Récit passionnant sur l'évasion des griffes d'une drôle de mère, Le Beau idéal résout une difficile équation qui mêle mémoire, identité, genre et violence de l'enfance.
Illustré de détails de peintures, dessins et gravures de Catherine André (www.catandre.fr).
Maquette : Ana Joliet (www.anajoliet.fr).
Né en 1962, Olivier Ragasol-Barbey a passé son enfance au Mexique. Traducteur pour l'hebdomadaire Courrier international, il a publié depuis 1995 divers textes dans des revues de poésie (Bacchanales, Le Guépard, Verso, Diérèse, La Grappe, Poésie 2002, Le Mâche-Laurier), ainsi qu'un recueil de poèmes en prose (Essaim, éditions du Petit-Véhicule).
www.ragasol.fr
"Il avait une manière assez ignoble de s'empourprer qui n'était pas de la honte, plutôt une rage emmagasinée, avec quelque chose de méchant dans cette rougeur qui évoquait plutôt une cuisson : le homard allait-il jaillir bouillant de cette colère hors de la marmite ? J'étais affreusement gêné pour lui : ce n'était pas de la compassion, loin de moi l'idée même de prendre sa défense. Tout l'accusait.
Tout le monde se lave les mains de ses tourments. Pour moi, ce n'est jamais une revanche ou un répit d'assister aux lynchages, ni même de me les remémorer : je suis sans doute le suivant sur la liste. Il suffirait qu'ils le finissent ou qu'ils se lassent de lui, qu'il leur prenne de regarder ailleurs.
L'étranger. Proche. Mon vieux frère. Simple martyr de cour de récré."